EMILE COUÉ



La Maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente

A PROPOS DE L'AUTEUR

Émile Coué de la Châtaigneraie (1857-1926), né à Nancy est un élève brillant qui souhaite devenir chimiste, mais son père n’a pas les moyens de lui payer de longues études.  Monsieur Delaunay pharmacien à Troyes propose de le prendre comme commis dans sa pharmacie. L’obtention d’un diplôme de pharmacien passe par un stage préalable de trois ans en officine et en 1882 il obtient avec succès son diplôme. Un collègue de Monsieur Delaunay lui propose de l’associer à sa pharmacie, Emile Coué saisit l’opportunité. Il prend rapidement conscience de l’influence qu’un pharmacien peut avoir sur la guérison de ses clients. Il ne se limite pas à un travail d’apothicaire et développe progressivement sa méthode. En 1913 un jeune licencié en philosophie, Charles Baudouin, prend contact avec Emile Coué car il a entendu parler des travaux de celui-ci et souhaite pouvoir les appliquer à la pédagogie de l’enseignement. Il va par ses écrits le faire connaître dans le monde. Il incite Emile Coué à donner des conférences. Aux Etats-Unis, en Allemagne, en Russie, la méthode Coué et le principe d’autosuggestion se développent. Ils influencent ou donnent naissance à de nouvelles approches ou techniques comme la pensée positive, la visualisation, la sophrologie et la programmation neurolinguistique (PNL). Emile Coué est le père d’une nouvelle approche de thérapie par la pensée et la suggestion.       Photo : Fr.wikipédia.org

 Pensées et Préceptes de M. Coué

L’homme est assimilable à un réservoir muni à la partie supérieure d’un robinet destiné à l’emplir et à la partie inférieure d’un autre robinet d’un diamètre un peu supérieur à celui du premier et destiné à le maintenir plein ou à le vider, selon qu’il est ouvert ou fermé.

Qu’arrive-t-il lorsque les deux robinets sont ouverts en même temps ? Évidemment, le
réservoir est toujours vide. Que se passe-t-il, au contraire, si le robinet inférieur reste fermé ? Le réservoir s’emplit peu à peu, puis il déborde d’une quantité égale à celle qu’il reçoit. Que chacun donc tienne fermé le robinet inférieur, et pour cela, qu’il ne gaspille pas sa force, qu’il fasse un mouvement là où il n’en faut qu’un seul et non pas vingt ou quarante, comme onle fait trop souvent, qu’il n’agisse jamais avec précipitation et qu’il considère comme facile lachose à faire du moment qu’elle est possible; en procédant ainsi, notre réservoir de force seratoujours plein, et ce qui déborde est plus que suffisant pour nos besoins si nous savons le
ménager.

Ce ne sont pas les années qui font la vieillesse, mais bien l’idée qu’on devient vieux ; il y a des hommes qui sont jeunes à 80 ans et d’autres qui sont vieux à 40.

L’altruiste trouve sans le chercher ce que l’égoïste cherche sans le trouver.

Plus vous faites de bien aux autres, plus vous vous en faites à vous-même.

Est riche qui se croit riche, pauvre qui se croit pauvre.

Celui qui possède de grandes richesses devrait en consacrer une grande partie à faire le bien.

Quand deux personnes vivent ensemble, les concessions dites mutuelles viennent presque toujours de la même personne.

Voulez-vous ne jamais vous ennuyer ? Ayez plusieurs dadas. Quand vous serez fatigué de l’un d’eux, vous en enfourcherez un autre.

L’hérédité existe surtout par l’idée qu’on se fait qu’elle est d’une réalisation fatale.

Quiconque est né riche ne sait pas ce que c’est que la richesse ; quiconque a toujours joui
d’une bonne santé ignore le trésor qu’il possède.
Pour jouir de la richesse, il faut avoir mangé de la vache enragée ; pour jouir de la santé, il faut avoir été malade.

IL VAUT MIEUX NE PAS SAVOIR D’OÙ VIENT LE MAL ET LE FAIRE PASSER QUE DE LE SAVOIR ET DE LE CONSERVER.

Simplifiez toujours sans jamais compliquer.

Les stoïciens s’appuyaient sur l’imagination en ne disant pas : « Je ne veux pas souffrir », mais : « Je ne souffre pas ».

On ne peut avoir qu’une idée à la fois dans l’esprit ; les idées s’y succèdent sans se superposer.

Je n’impose rien à personne, j’aide simplement les gens à faire ce qu’ils désireraient faire, mais qu’ils se croient incapables de faire. C’est non pas une lutte, mais une association qui existe entre eux et moi. Ce n’est pas moi qui agis, mais une force qui existe en eux et dont jeleur apprends à se servir. Ne vous inquiétez pas de la cause du mal, constatez simplement l’effet et faites-le disparaître.
Peu à peu votre inconscient fera disparaître aussi la cause si cela est possible.

Les mots « je voudrais bien » amènent toujours « mais je ne peux pas ».

Si vous souffrez, ne dites jamais : « Je vais essayer de faire disparaître cela », mais : « Je vais faire disparaître cela » ;car lorsqu’il y a doute, il n’y a pas de résultat.

La clef de ma méthode réside dans la connaissance de la supériorité de l’imagination sur la volonté. Si elles vont dans le même sens, si l’ont dit : « Je veux et je peux », c’est parfait; autrement c’est toujours l’imagination qui l’emporte sur la volonté.

Apprenons à cultiver notre caractère, apprenons à dire les choses promptement, clairement, simplement et avec une détermination calme : parlons peu, mais clairement ; ne disons que juste ce qu’il faut.

Cultivons l’empire sur nous-mêmes. Évitons la colère, car la colère use notre réserve d’énergie; elle nous affaiblit. Elle n’accomplit jamais rien de bon ; elle ne fait que détruire et toujours elle est un obstacle au succès.

Soyons calmes, doux, bienveillants, sûrs de nous, et de plus, sachons nous suffire à nous-
mêmes.

L’inconscient dirige tout chez nous et le physique et le moral. C’est lui qui préside au
fonctionnement de tous nos organes et même de la plus petite cellule de notre individu par l’intermédiaire des nerfs.

Craindre la maladie, c’est la déterminer.

C’est se faire illusion que de croire qu’on n’a plus d’illusions.

Ne passez pas votre temps à chercher les maladies que vous pouvez avoir, car si vous n’en avez point de réelles, vous vous en créerez d’artificielles.

Lorsque vous vous faites consciemment de l’autosuggestion, faites-la tout naturellement, tout simplement, avec conviction et surtout sans aucun effort. Si l’autosuggestion inconsciente et souvent mauvaise se réalise si facilement, c’est parce qu’elle est faite sans effort.

Ayez la certitude d’obtenir ce que vous cherchez et vous l’obtiendrez, pourvu que cette chose soit raisonnable.

Pour devenir maître de soi-même, il suffit de penser qu’on le devient… Vos mains tremblent, vos pas sont incertains, dites-vous bien que tout cela est en train de disparaître, et peu à peu cela disparaîtra.

Ce n’est pas en moi qu’il faut avoir confiance, mais en vous-mêmes, car c’est en vous seul que réside la force qui vous guérira. Mon rôle consiste simplement à vous apprendre à vous servir de cette force.

Ne discutez jamais des choses que vous ne connaissez pas : autrement vous ne direz que des sottises.Les choses qui vous semblent extraordinaires ont une cause toute naturelle ; si elles vous paraissent extraordinaires, c’est que cette cause vous échappe. Lorsqu’elle vous est connue, il n’y a plus rien pour vous que de naturel.

Quand il y a conflit entre la volonté et l’imagination, c’est toujours l’imagination qui
l’emporte. Dans ce cas trop fréquent, hélas ! non seulement nous ne faisons pas ce que nous voulons, mais le contraire de ce que nous voulons. Exemple : plus nous voulons dormir, plus nous voulons trouver le nom d’une personne, plus nous voulons nous empêcher de rire, plus nous voulons éviter un obstacle en pensant que nous ne pouvons pas, plus nous sommes surexcités, plus le nom nous fuit, plus notre rire éclate, plus droit nous courons sur l’obstacle.
C’est donc l’imagination et non la volonté qui est la première faculté de l’homme ; aussi est-ce commettre une grave erreur que de recommander aux gens de faire l’éducation de leur volonté, c’est l’éducation de leur imagination qu’ils doivent faire.

Les choses ne sont pas pour nous ce qu’elles sont, mais ce qu’elles nous semblent être ; ainsi s’expliquent les témoignages contradictoires de personnes qui se croient de bonne foi.

Se croire maître de ses pensées fait qu’on en devient maître.

Chacune de nos pensées, bonne ou mauvaise, se concrète, se matérialise, devient, en un mot, une réalité, dans le domaine de la possibilité.

Nous sommes ce que nous nous faisons et non pas ce que le sort nous fait.

Quiconque part dans la vie avec l’idée « j’arriverai », arrive fatalement, parce qu’il fait ce qu’il faut pour arriver. Si une seule occasion passe près de lui, cette occasion, n’eut-elle qu’un cheveu, il la saisit par le seul cheveu qu’elle a. De plus, il fait souvent naître, inconsciemment ou non, les événements propices.
Celui qui, au contraire, doute toujours de lui-même (c’est M. Constant Guignard) n’arrive
jamais à rien. Celui-là peut nager dans un océan d’occasions pourvues de chevelures
absaloniennes, il ne les verra pas et ne pourra pas en saisir une seule, alors qu’il lui suffirait d’étendre la main pour le faire. Et s’il fait naître des événements, ce seront des événements nuisibles. N’accusez donc pas le sort, ne vous en prenez qu’à vous-même.

On prêche toujours l’effort, il faut le répudier. Car qui dit effort dit volonté, qui dit volonté dit entrée en jeu possible de l’imagination en sens contraire, d’où, dans ce cas, résultat précisément contraire à celui que l’on cherche à obtenir.

Toujours considérer comme facile la chose à faire, si celle-ci est possible. Dans cet état
d’esprit, on ne dépensera de sa force que juste ce qui est nécessaire ; si on la considère comme difficile, on dépense dix fois, vingt fois plus de force qu’il ne faut; autrement dit : on la gaspille.

L’autosuggestion est un instrument dont il faut apprendre à se servir comme on le fait pour tout autre instrument. Un fusil excellent entre des mains inexpérimentées ne donne que de piètres résultats, mais plus ces mêmes mains deviennent habiles, plus facilement elles placent les balles dans la cible.

L’autosuggestion consciente, faite avec confiance, avec foi, avec persévérance, se réalise
mathématiquement dans le domaine des choses raisonnables.

Si certaines personnes n’obtiennent pas de résultats satisfaisants avec l’autosuggestion, c’est, ou bien parce qu’elles manquent de confiance, ou bien parce qu’elles font des efforts, ce qui est le cas le plus fréquent. Pour se faire de la bonne suggestion, il est absolument nécessaire de ne faire aucun effort. Celui-ci implique l’usage de la volonté tandis que la volonté doit être nécessairement laissée de côté. C’est exclusivement à l’imagination qu’il faut avoir recours.

Nombre de personnes qui se sont soignées en vain pendant toute leur vie s’imaginent qu’elles se trouveront immédiatement guéries par la suggestion. C’est une erreur, il n’est pas raisonnable de penser ainsi. Il ne faut demander à la suggestion que ce qu’elle doit produire normalement, c’est-à-dire une amélioration progressive, qui peu à peu se transforme en une guérison complète lorsque celle-ci est possible.

Les procédés employés par les guérisseurs se ramènent tous à l’autosuggestion, c’est-à-dire que ces procédés, quels qu’ils soient : paroles, incantations, gestes, mise en scène, ont pour effet de provoquer chez les malades l’autosuggestion de guérison.

Toute maladie n’est pas simple, mais double… (à moins qu’elle ne soit exclusivement
morale). En effet, sur toute maladie physique vient se greffer une maladie morale. Si nous donnons à la maladie physique le coefficient 1, la maladie morale pourra avoir le coefficient 1, 2, 10, 20, 50, 100 et plus. Dans beaucoup de cas, celle-ci peut disparaître instantanément, et si son coefficient est très élevé, 100, par exemple, celui de l’affection physique étant 1, il ne reste plus que cette dernière, c’est-à-dire un cent unième de l’affection totale ; c’est ce qu’on appelle un miracle, et cependant cela n’a rien de miraculeux.

Contrairement à ce que l’on pense, les affections physiques sont généralement bien plus
faciles à guérir que les maladies morales…

… Buffon disait : « Le style, c’est l’homme ». Nous dirons, nous : « L’homme est ce qu’il
pense ». La crainte de l’échec le fait presque sûrement échouer, de même que la pensée du succès le conduit au succès : les obstacles qu’il rencontre, il les surmontera toujours.

La conviction est aussi nécessaire au suggestionneur qu’au suggestionné. C’est une
conviction, c’est cette foi qui lui permet d’obtenir des résultats là où tous les moyens ont échoué.

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— Evelyn Rodgers, Educator
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